Pourquoi je n'ai pas voté républicain
0 comments
Dans un texte précédent, j’ai étalé les très nombreuses raisons pour lesquelles je ne voterai pas pour Kamala Harris et le parti Démocrate. Naturellement, plusieurs commentateurs ont derechef supposé que j’allais voter pour Donald Trump et le parti Républicain.
Eh bien! détrompez-vous. Je n’ai nullement l’intention pour voter pour le parti de l’éléphant (son symbole) non plus. Les lecteurs de longue date de ce site l’aurait deviné tout de suite.
En effet, je suis ce que plusieurs aux États-Unis appellent un électeur à sujet unique (single-issue voter) : l’économie. Bien que le plan économique du GOP soit moins destructeur que celui des Démocrates, il l’est néanmoins, selon les calculs de la Tax Foundation. On prédit une augmentation du déficit sur 10 ans de plus de un billion (12 zéros) de dollars.
D’ailleurs, personne ne mentionne la dette publique ou le déficit dans ses discours. Malgré une baisse récente des taux d’intérêts, le déficit dépasse les deux billions et les frais de service dépasseront bientôt le billion, nettement plus que les dépenses en Défense. Ce rythme d’endettement est absolument intenable; Biden va, avec la tendance actuelle, accumuler plus de dette que Trump.
Par ailleurs, au grand dam de ses collègues, ce commentateur démocrate rappelle à quel point les tarifs douaniers sont destructeurs pour l’économie. C’est la raison principale pourquoi je ne vote pas Trump : le mercantilisme est une politique du XVIe siècle et doit y demeurer. La pétition des marchands de chandelles était une satire, pas un livret d’instruction.
Mais à l’instar de son premier mandat, Trump offrirait les mêmes politiques commerciales caduques durant son second mandat. Il propose notamment une augmentation à 60 % les tarifs sur les importations chinoises et jusqu’à 20 % pour toutes les autres importations. Il veut même aller jusqu’à imposer des tarifs de 200 % sur des compagnies comme John Deere (tracteurs) qui déménageraient au Mexique. Certains calculs montrent non seulement le détriment des tarifs sur l’économie américaine, mais aussi son impact dramatique sur l’économie mondiale.
Ainsi, il ne se rend pas compte, comme trop de gens y compris le très socialiste Bernie Sanders, que l’économie n’est pas un jeu à somme nulle. Oui, le déplacement de la production va créer des pertes d’emplois. Mais le domaine de l’importation crée aussi des emplois et, comme l’a ardemment argumenté Bernard Landry, des échanges plus libres profitent à tous, particulièrement au moins nantis. En effet, ces derniers n’ont pas toujours les moyens d’acheter des produits locaux, souvent plus chers.
comorbidités.
Mais malgré mon aversion certaine envers Trump, je peux voir pourquoi tant de gens songent à voter pour lui (si irrationnel soit-ce) : ils en ont soupé des élites qui les méprisent.
Durant l’administration Biden, on a constamment eu recours au détournement psychologique pour faire taire les critiques de leurs politiques. Que ce soit au sujet de l’inflation, le déclin accéléré (mental et physique) de Joe Biden ou l’immigration, on demandait au gens de volontairement ignorer la réalité et accepter ce que le gouvernement disait.
Mais quand les problèmes deviennent critiques, tels des meurtres hautement médiatisés par des sans-papier, les autorités se forcent à reconnaitre le problème, du bout des lèvres. Récemment, une commentatrice a affirmé qu’à Aurora (banlieue de Denver), il n’y a que « quelques » appartements sous le contrôle de dangereux gangs vénézuéliens. Après combien cela deviendra-t-il critique?
Toujours au sujet des médias, leur biais anti-Trump devient de plus en plus évident à chaque jour. Regardez plutôt comment il traite les deux principaux candidats lorsqu’ils ont exactement les mêmes idées ou lorsqu’ils disent des choses différentes sur le même sujet. Le fait qu’ils dénigrent les personnes qui ne veulent pas voter Harris plutôt que d’essayer de comprendre pourquoi donne envie aux électeurs de lever un doigt d’honneur et de voter pour l’autre candidat principal, si terrible soit-il.
Et maintenant que l’élection officielle (le vote par anticipation va déjà bon train) est ce mardi, la rhétorique anti-Trump atteint des sommets inégalés. On l’accuse de calquer le rallye nazi de 1939 au même aréna (alors que ledit aréna a été détruit dans les années 60), oubliant les très nombreux rallyes démocrates (et républicains) qui s’y sont déroulés.
Des grands bonzes du parti Démocrate se mettent même à sermonner les hommes Noirs, jadis acquis pour le parti de l’âne, parce qu’ils songent à voter « ailleurs. » Ils ne se rendent pas compte qu’on ne peut pas prendre qui que ce soit pour acquis. D’ailleurs, la popularité des démocrates est en déclin depuis déjà un certain temps
Bref, tout libéral qui se respecte ne peut, en bonne conscience, voter pour Trump. Son mercantilisme et ses autres politiques économiques ne seront pas un bien net pour le pays. Cela dit, ne soyez pas surpris s’il est élu; la subjectivité médiatique chez l’Oncle Sam est telle que plusieurs voteront contre Harris plutôt que pour Trump.
(sources disponibles sur demande. L'article n'a pas été publié sur un blogue populaire)
Comments